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et monumens de l’amérique.

connoissance de l’ancienne année perse de 365j,250, on trouvera pourtant, dans les hiéroglyphes des jours et dans l’emploi des séries périodiques, des témoignages irrécusables d’une ancienne communication avec l’Asie orientale.

Quoique le cycle mexicain commençât par l’année du lapin, tochtli, comme le cycle tartare commence par l’année du rat, singueri, l’intercalation ne se faisoit que dans l’année ome acatl : c’est même cette circonstance qui a engagé les Mexicains à désigner dans leurs peintures un xiuhmolpilli, ou cycle de cinquante-deux ans, par un faisceau de cannes. Les Mexicains étoient sortis d’Aztlan en l’année 1064, ou 1 tecpatl ; leurs migrations durèrent vingt-trois ans jusqu’en 1087, ou 11 acatl, où ils arrivèrent à Tlalixco. Or, quoique la réforme du calendrier eût lieu en 1090, ou l’année 1 tochtli, la fête du feu nouveau ne fut pourtant célébrée que l’année suivante 2 acatl : « parce que, dit l’historien indien Tezozomoc[1], le dieu tutélaire du peuple, Huitzilopochtli, avoit fait sa première apparition le jour 1 tecpatl de l’année 2 acatl. »

  1. Gama, §. 7, p. 21.