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et monumens de l’amérique.

zénith de Ténochtitlan, semblent prouver que cette erreur de trois jours n’avoit pas lieu, et qu’au commencement du seizième siècle, comme nous l’avons observé plus haut, les dates du calendrier aztèque correspondoient mieux avec les jours des solstices et des équinoxes, que celles du calendrier espagnol.

Sans connaître la longueur exacte de l’année, les Mexicains auroient pu rectifier de temps en temps leur calendrier, à mesure que des observations gnomoniques les avertissoient que, dans la première année du cycle, les équinoxes du printemps et de l’automne s’éloignoient de quelques jours du 7 malinalli et du 9 cozcaquauhtli. Les Péruviens du Couzco, dont l’année étoit lunaire, régloient leur intercalation, non d’après l’ombre des gnomons, qu’ils mesuroient d’ailleurs très-assidûment, mais d’après des marques placées dans l’horizon pour désigner les points où le soleil se levoit et se couchoit le jour des solstices et des équinoxes. Une intercalation périodique et exacte, comme celle que les Persans ont connue depuis le onzième siècle, est sans doute préférable à ces changemens brusques que l’on désigne sous le nom de réformes du