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vues des cordillères,

et que de là il a vraisemblablement passé en Amérique, on est surpris de voir qu’on en ait eu connaissance à Rome dans les premiers siècles de notre ère, époque à laquelle le planisphère de Bianchini a été sculpté. Les astrologues ou Chaldéens, établis en Grèce et en Italie, communiquoient sans doute avec ceux de l’Asie : ces communications dévoient être d’autant plus fréquentes et plus étendues, que l’astrologie étoit plus en vogue chez le peuple et à la cour des Césars. Sur huit signes qui sont reconnaissables dans le planisphère de Bianchini, il n’y en a qu’un seul, le cancer, qui n’appartienne pas au zodiaque tartare. Le lièvre qui se trouve chez les Tibétains et les Mexicains, est un peu haut de jambes, mais sa place dans le scorpion le caractérise suffisamment. J’ignore pourquoi M. Bailly a pris le chien ou le loup pour un cochon. Ce dernier animal se trouve cependant aussi dans le zodiaque tartare ; il correspond au signe des poissons de la sphère grecque ; et, ce qui est très-remarquable, dans les planisphères du temple de Tentyra on voit deux fois, près de ce même signe[1],

  1. Denon, Voyage, Pl. 130 et 132.