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et monumens de l’amérique.

frappans d’analogie entre les peuples de l’Asie et ceux de l’Amérique. Quelques-uns de ces traits n’avoient pas échappé à la sagacité de M. Dupuis[1], quoiqu’il ait confondu les signes des mois avec ceux des jours, et qu’il n’ait eu qu’une connaissance très-imparfaite de la chronologie mexicaine. Il seroit contraire au but que nous nous sommes proposé dans cet ouvrage, de nous livrer à des hypothèses sur l’ancienne civilisation des habitans du nord et du centre de l’Asie. Le Tibet et le Mexique présentent des rapports assez remarquables dans leur hiérarchie ecclésiastique, dans le nombre des congrégations religieuses, dans l’austérité extrême des pénitences et dans l’ordre des processions. Il est même impossible de ne pas être frappé de cette ressemblance, en lisant avec attention le récit que Cortez fît, à l’Empereur Charles-Quint, de son entrée solennelle à Cholula qu’il appelle la ville sainte des Mexicains.

Un peuple qui régloit ses fêtes d’après le mouvement des astres, et qui gravoit ses fastes sur un monument public, étoit parvenu

  1. Mémoire explicatif sur le Zodiaque, p. 99.