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et monumens de l’amérique.

surpassent de beaucoup celle de la cime du pic de Ténériffe, les restes magnifiques d’un chemin construit par les Incas du Pérou. Cette chaussée, bordée de grandes pierres de taille, peut être comparée aux plus belles toutes des Romains que j’aie vues en Italie, en France et en Espagne : elle est parfaitement allignée, et conserve la même direction à six ou huit mille mètres de longueur. Nous en avons observé la continuation près de Caxamarca, à cent vingt lieues au sud de l’Assuay, et l’on croit, dans le pays, qu’elle conduisoit jusqu’à la ville de Cuzco. Près de ce chemin de l’Assuay, à la hauteur absolue de quatre mille quarante-deux mètres (deux mille soixante quatorze toises), se trouvent les ruines du palais de l’inca Tupaynpangi, dont les masures, appelées vulgairement los paredones, n’ont que peu d’élévation.

En descendant du Paramo de l’Assuay vers le sud, on découvre, entre les fermes de Turche et de Burgay, un autre monument de l’ancienne architecture péruvienne, connu sous le nom d’Ingapilca, ou de la forteresse du Cañar. Cette forteresse, si l’on peut nommer ainsi une colline terminée par une