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et monumens de l’amérique.

n’étoienl pas cuites, mais seulement séchées au soleil ; il se peut cependant aussi qu’elles aient subi une légère cuisson, et que l’humidité de l’air les ait rendues friables. Peut-être que les couches d’argile qui séparent celles des briques ne se trouvent pas, dans l’intérieur de la pyramide, dans les parties qui soutiennent le poids énorme de la masse entière. M. Zoega[1] avoit supposé, mais à tort, que le téocalli de Cholula étoit un vrai (χώμα), un monceau de terre enduit extérieurement d’une couche de briques : déjà Gemelli, que Robertson et d’autres historiens du premier ordre accusent d’inexactitude bien plus qu’il ne le mérite, désignent cet édifice sous le nom d’une pyramide de terre[2].

La construction du téocalli, comme nous l’avons observé plus haut, rappelle les monumens les plus anciens auxquels remonte l’histoire de la civilisation de notre espèce. Le temple de Jupiter Bélus, que la mythologie des Hindoux paroît désigner par le

  1. De Obeliscis, p. 380.
  2. Giro del Mondo, Tom. VI, p. 135.