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existence et Adolphe devenu mon docteur mêla avec raison à ses ordonnances quelques réflexions sur la fragilité de mon tempérament politique. Je n’ai pas oublié par quels applaudissements fut saluée mon apparition en 1848 ; je n’ai pas oublié aussi quelle fusillade retentit d’un bout de la France à l’autre lorsque Bonaparte cracha sur le serment qu’il m’avait prêté à la face de l’Europe. Le clergé, qui avait béni les fameux arbres de liberté, célébra sur toutes les gammes du chant grégorien les louanges du gouvernement décembriste ; on cria du haut des chaires soi-disant apostoliques que j’avais travaillé au renversement de la famille, de l’ordre et de quantité d’autres choses respectables ; certains bateleurs de bas-étage allèrent jusqu’à dire que j’avais essayé de faire main basse sur les caisses privées ou publiques et que le fils d’Hortense avait dû rompre ses engagements avec moi à cause seulement de mes penchants au vol, à la boisson et à la coquetterie. Tous les Pères Tissié de France et de Navarre racontèrent