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Victor Hugo, Esquiros et Félix Pyat, n’ont fait preuve en aucune façon de leur républicanisme. C’est à peine si ces Messieurs furent appréhendés au collet par M. Bonaparte lorsqu’il m’abandonna pour voler à de nouvelles amours ; c’est à peine s’ils ont, dans la suite, continué, pendant vingt ans, sur la terre étrangère, l’œuvre de régénération un instant interrompue par le coup d’État.

Leur peu de mérite ne les empêche pas de crier à la trahison lorsqu’ils voient M. Thiers encombrer toutes ses préfectures d’orléanistes ou autres républicains de la même farine.

Quels cris de paon effaré ne pousseraient-ils pas si je leur tenais tout-à-coup ce langage aussi fleuri que plein de logique : Messieurs les proscrits, je ne vous dirai pas que vous m’ennuyez souverainement ; je ne vous dirai pas que vos belles théories m’agacent les nerfs ; je ne vous dirai pas que vous êtes d’affreuses ganaches ; je suis trop bonne fille pour vous exprimer aussi