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dressée devant toi avec son cortège de serments foulés aux pieds ; en vain t’ai-je montré les protestations de dévouement aboutissant à des coups d’État, les pontons chargés de victimes républicaines, la fusillade érigée en principe, le droit égorgé, la trahison couronnée, la justice morte.

Je t’ai crié : « Prends garde à toi ! »

Tu m’as répondu : « Je veille sur ma souveraineté ! »

Pauvre souveraineté !

Des hommes sont venus qui ont mis un bandeau sur les yeux du peuple, qui se sont fait un piédestal de son ignorance et qui l’ont impitoyablement marqué au fer rouge du mépris.

Des hommes avaient promis de me défendre qui, à cette heure, ont déserté ma cause.



Sont déserteurs ceux qui après avoir juré de sceller de leur sang la loi démocratique,