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d’espoir qu’ils désirent, toutes les fois qu’une jeune fille arrête-par son manteau, la nuit, un passant qu’elle ne connaît pas, toutes les fois qu’un affamé se transforme en bandit, à qui la faute, si ce n’est à la monarchie qui bat monnaie avec la sueur du pauvre monde, écrase l’atelier sous le palais, le penseur sous le prêtre, le travail sous le capital, le bras qui travaille sous le bras qui tue ?

Parlez de la monarchie à l’histoire française et elle vous racontera les sanglants épisodes de 1815.

Parlez de la monarchie à la conscience universelle et elle vous répondra : Esclavage et misère.

Parlez de la monarchie à la France d’aujourd’hui et elle vous dira : « Les amis de César seront partagé mes dépouilles ; la trahison, ce serpent nourri dans les cours, s’est dressée sous chacun de mes pas ; la victoire a déserté mes camps ; l’étranger m’a mis le pied sur la gorge et je n’ai pas encore lavé la flétrissure que vingt ans de despotisme ont laissée à mon front. »