Enfin, que les anciens exhorteront les fidèles d’avoir loin de tous leurs paſleurs que la divine Providence leur enverra, tant pour leur ſureté que pour leur entretien[1].
Nous ajoutons à tous ces articles ci-deſſus ceux qui ſuivent :
Premièrement que les paſteurs ne tiendront pas au delà d’une heure ou au plus cinq quarts [d’heure] à leur prédication, conformém[ent] aux égliſes de Genève, & ci-devant aux égliſes réformées de France.
En deuxième lieu que le[s] ſieur[s] Durand, Court & Crotte, paſteurs, adminiſtreront les ſacrem[ents) de la Ste-Cène dans toutes les égliſes [où] la prudence chrétienne le leur permettra, ce qu’ils pratiqueront juſqu’à nouvel ordre.
En troiſième lieu que tous ceux qui ſe jetteront aveuglém[ent] dans le danger, ſoit en ſ'en allant, ou en ſ’en retournant des aſſemblées pieuſes, on ne leur donnera aucun ſecours dans leurs ſouffrances, à cauſe de leur imprudence & témérité ; — au contraire que nous les aſſifterons de tout notre pouvoir, exhorterons les âmes pieuſes de les aſſiſter, non-ſeulem[ent] eux, mais encore ſes pères & mères, femmes & enfants, ceux qui ſe feront conduits félon la prudence chrétienne & que la Providence divine aura appelés à ſouſſrir à cauſe de ſon nom.
En quatrième lieu que, ſ'il arrive que quelque paſteur par un zèle précipité, une chaleur inconſidérée, vienne à jeter témérairem[enjt ſes frères dans le danger, il ſera démis de ſa charge juſqu’à ce qu’il donnera des marques d’avoir des ſentiments plus ſages, ſe conduiſant félon la prudence chrétienne.
- ↑ Ce synode du Dauphiné, le premier tenu dans cette province depuis la révocation de l’Edit de Nantes, avait duré deux jours ; réuni le 20 août, il s’était terminé le 22. Corteiz et Bonbonnoux, du Languedoc, Roger, Bernard, Rouvière, Mercier et Chabrières y assistaient avec quelques anciens. On trouvera plus loin (Voy. p. 335) la version originale.