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NOTES.

Les 10 litres de mélasse pèsent en moyenne 13 kilos et demi. Le poids du résidu salin ou gommeux est de plus d’un demi-kilo ; il reste donc un peu moins de 13 kilos de sucre cristallisable ou incristallisable, et d’eau dans la mélasse.

On pourrait tirer parti du résidu salin que laisseraient les vinasses de l’alambic, dans les guildiveries, si on les évaporait ; mais les frais de combustible pour cette évaporation ne seraient pas compensés par le bénéfice.

Ces vinasses répandues sur la terre végétale seraient un bon engrais, si leur transport n’était pas fort onéreux.


(D). Une expérience fort curieuse peut démontrer l’effet de la désagrégation des terrains, et même des roches les plus dures, sur la solubilité des substances qui les composent. Le verre, celui de nos vitres, de nos carafes, etc., est tout à fait insoluble dans l’eau, puisque l’on se sert de cette substance pour en fabriquer des ustensiles destinés à conserver non-seulement l’eau et d’autres liquides économiques, mais même encore les acides les plus énergiques. Eh bien, si l’on réduit ce verre en poudre impalpable, cette poudre lavée à l’eau froide lui cède une partie considérable de ses principes constituants.

Ainsi, en est-il des terrains ; la division par les labours, les sarclages, l’action de l’intempérie des saisons, rendent les substances minérales propres à être dissoutes par l’eau, et absorbées alors par les plantes. C’est là la raison de la nécessité de laisser reposer les terres, pour donner à cette action le temps d’avoir lieu ; à moins que par les engrais on n’ajoute artificiellement au terrain toutes les substances que doit prendre la future récolte.