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À LA CHIMIE AGRICOLE.

soleil, à les emmagasiner pour les besoins ultérieurs, puis à les porter au foyer de combustion, où l’activité incessante de plusieurs chauffeurs suffit à peine pour alimenter cette rapide combustion qui dévore un aussi fragile aliment que cette paille, si l’on songe encore à cette surveillance constante que le contre-maître doit exercer, surveillance qui n’atteint pas toujours son but, pour que le degré de chauffe ne varie pas par l’inégalité de distribution du combustible ; si l’on réfléchit enfin à l’incertitude dans la marche que donne à notre industrie un combustible que la saison peut empêcher de sécher, quand le besoin est le plus pressant, on verra que toutes ces dépenses, tous ces chômages forcés constituent une valeur supérieure à la somme de 80 fr. que coûterait la tonne de houille.

Mais la bagasse est-elle une substance sans aucune valeur, qui ne trouverait aucun emploi économique si on ne l’utilisait au chauffage des batteries ou des machines à vapeur ? Loin de là, car nous avons vu déjà qu’elle a une valeur considérable comme élément de reproduction naturel du carbone divisé, de l’humus, si nécessaire à la végétation en général, et surtout à celle de la canne à sucre, qui affectionne les terrains légers riches en ce principe.

Si, maintenant, nous soumettons la bagasse à l’analyse chimique, nous y trouverons 2 kilog. d’azote pour 1,000 kilog. de ce résidu industriel, et près du tiers de tous les sels qui composaient la séve dans la canne vi-