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À LA CHIMIE AGRICOLE.

Pourquoi la culture de la canne à sucre exige-t-elle une si grande quantité d’engrais d’importation ? Pratiquement, l’on ne doit donner à la terre que ce qu’on doit lui enlever par la récolte qui doit s’exporter : ainsi, pour la récolte de blé, l’on ne donne à la terre que l’azote et les sels fixes qu’on a pris au sol par les semences de blé qui doivent se consommer ailleurs, et nullement les principes constituants de la paille, puisque celle-ci doit faire retour à la terre par le fumier de ferme préparé à l’habitation même. Il semblerait dès lors rationnel de penser que la culture de la canne à sucre devrait se suffire à elle-même, sans aucun engrais venu du dehors, car le produit exporté, le sucre, ne contient pas d’azote ; sa composition est à peu près analogue à celle de l’humus : il ne renferme que de l’oxygène, de l’hydrogène et du carbone. Cela devrait être ainsi en effet ; cela se pourrait, si l’industrie entrait un jour dans la voie qui lui a été indiquée par M. le baron Darricau, si les usines renonçaient au combustible actuel pour le remplacer par la houille.

C’est ici le cas d’étudier cette question intéressante : La bagasse est-elle le combustible réellement le plus économique pour l’industrie sucrière ?

Il est indispensable, pour étudier cette question, de rappeler quelques principes de physique expérimentale à la portée de chacun.

La valeur des combustibles, dans l’industrie, s’appelle pouvoir calorifique.

Ce pouvoir calorifique est représenté par le nombre