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INTRODUCTION

des récoltes sur le point de mûrir. Ce sont là les faillites de l’agriculture, elles entrent dans les profits et pertes.

Si la récolte doit fournir tant en azote, il faut lui donner tout cet azote par les engrais ; mais souvent les engrais sont difficiles à se procurer ; coûtant fort cher, les sociétés savantes, les gouvernements, stimulent les recherches des inventeurs par l’appât d’une prime pour un nouvel engrais, et l’atmosphère, mine inépuisable pour qui sait l’exploiter, ouvre à chacun ses trésors, sans aller chercher plus loin ce que la nature met à notre portée.

Puisons dans l’atmosphère l’azote qui nous est nécessaire pour rendre la fertilité à nos terres, en intercalant dans nos cultures quelques récoltes de légumineuses. Cette théorie rentre en partie dans celle des assolements.

L’agriculture locale suit-elle ces préceptes, donnés par la nature elle-même ? Lorsqu’un champ s’est épuisé par de riches récoltes en cannes à sucre, on laisse reposer la terre pendant quelques années, sans lui donner aucune culture ; le sol se couvre alors d’une graminée sauvage qui vient partout, le chiendent. On laisse librement ce chiendent envahir le sol, qu’il défend contre les ardeurs du soleil tropical. Sans cette précaution, dit-on, le soleil brûlerait la terre et la rendrait stérile.

Il est évident que cette pratique doit avoir sa raison d’être dans quelque vérité. En effet, si le sol n’était