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INTRODUCTION

L’azote est l’aliment nutritif de la plante par excellence ; sans azote, pas de végétation possible. Le commerce et l’agriculture connaissent si bien aujourd’hui cette vérité, que, quoique les engrais ne doivent pas seulement leur valeur à ce principe seul, l’azote n’en sert pas moins de base numérique à leur prix comme marchandise, parce que c’est l’élément le plus difficile à se procurer, et qu’après tout il est en effet le plus essentiellement utile.

En France, les propriétés agricoles sont loin d’avoir une valeur aussi considérable que dans les colonies. Les propriétaires s’estiment heureux quand leurs terres rapportent un revenu net de 2 à 3 pour cent. Nous ne reculons pas cependant devant l’achat d’un engrais dont l’azote coûte 3 et 4 francs le kilogr. À ce prix même, nous trouvons un bénéfice rémunérateur dans la récolte. Il est difficile dès lors de comprendre comment l’industrie qui avait pour mission, à Saint-Denis, de récolter les vidanges pour les convertir en engrais d’un facile transport, en poudrette, n’employait pas les ressources que lui offrait l’état actuel de la science pour fixer tout l’azote des déjections animales, l’azote, qui en constitue la plus grande valeur. Presque tous les commerçants qui s’occupent de cette industrie semblent prendre à tâche de se débarrasser le plus promptement possible des urines, qui renferment presque toutes ce principe fertilisant dans les déjections animales ; ils la rejettent comme un produit embarrassant, pour conserver quoi ? La matière presque