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INTRODUCTION

si le sol est bien perméable à l’oxygène de l’air, cette transformation a lieu avec facilité ; de là l’avantage des sarclages dans les terres fortes, argileuses et compactes, et la supériorité des terres naturellement légères, friables, ou de celles que le génie de l’homme improvise au milieu même des roches, comme l’a fait M. D…, en convertissant, par l’apport d’une terre meuble artificielle, un désert aride en champs de canne à envier, véritable conquête de l’industrie sur la nature même.

Mais si au contraire le sol est marécageux, fortement imprégné d’eau croupissante, sans écoulement possible, l’oxygène ne peut arriver à lui ; les débris végétaux pourrissent, mais il n’y a pas cette combustion lente nécessaire à la formation de l’acide carbonique, si utile à la végétation ; le charbon ne se brûle pas, le sol devient noir ; il se forme des espèces de tourbes ; la végétation est entravée, il faut en arriver à l’opération du drainage pour procurer au sol la perméabilité nécessaire.

Si, quoique sèche, la terre est argileuse, compacte, par une cause différente, l’air ne pourra arriver non plus aux racines des plantes ; il faudra alors la diviser mécaniquement au moyen du sable siliceux, de la marne, suivant la composition chimique du sol.

Si l’année est naturellement sèche, s’il n’y a pas assez de pluie dans la saison convenable, la combustion lente est encore entravée, parce qu’il n’y a pas d’eau pour favoriser la réaction chimique. La plante