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À LA CHIMIE AGRICOLE.

éléments des autres tissus ; des os, par exemple, chez l’animal, du bois dans le végétal.

Ne semble-t-il pas qu’il y a un contre-sens évident dans l’industrie sucrière des colonies pour employer comme combustible le résidu fibreux de la canne, la bagasse, dont l’emploi immédiat comme production de l’humus est comme désigné par la nature ? La bagasse est une substance poreuse, facile à désagréger, à être modifiée par l’action de l’air, de l’eau et de la chaleur réunis ; elle donnerait un produit éminemment propre à fournir de l’humus en grande quantité.

« On a besoin de combustible, disait M. le baron Darricau ; la bagasse en offre un. — Mais quelqu’un a-t-il calculé s’il était le plus économique, s’il n’y aurait pas avantage à en employer un autre ? Pour moi, je reste persuadé que c’est le plus mauvais combustible possible, et si l’on calcule bien, c’est celui qui peut-être coûte le plus cher. »

Nous poserons tantôt les termes de ce calcul, et comme M. Darricau l’on sera convaincu que ces observations sont parfaitement fondées, que la destruction de la bagasse par la combustion est un contresens en économie rurale ; brûler la bagasse, c’est brûler une partie de la récolte future, c’est détruire volontairement une masse considérable d’humus, élément si nécessaire aux plantes, mais surtout à la canne à sucre.

Cet humus doit se transformer en acide carbonique ;