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INTRODUCTION

molécule de charbon divisé, il y a arrêt dans la combustion lente, puisque l’acide carbonique étant un corps déjà brûlé, ne peut lui-même brûler les autres corps ; mais les racines pompent ce gaz dans leurs spongioles, l’entraînent dans la séve pour l’amener jusqu’aux parties vertes, aux poumons de la plante ; là, le végétal, sous l’action de la lumière solaire, rend l’oxygène à l’atmosphère et ne garde que le carbone qu’elle assimile à la séve et de là à ses tissus.

La quantité plus ou moins grande d’humus que la plante trouvera dans le sol sera déjà la mesure d’une grande partie de son accroissement, puisque c’est au carbone qu’elle doit la trame de son squelette. L’agriculteur ne l’ignore pas ; aussi a-t-il soin d’en approvisionner largement ses cultures favorites. Le maraîcher enterre d’énormes quantités d’engrais végétaux pour pousser rapidement ses plantes à un développement luxuriant. Le propriétaire de champs de blé a bien soin d’empêcher toute exportation de paille ; il n’ignore pas que son espérance de belles récoltes futures est fondée sur la facilité qu’il donnera à ses plantes de s’approvisionner largement de carbone dans le sol.

Aussi, de quelque perfection que l’on entoure une fabrication d’engrais, quelque réduction de volume que l’on veuille donner à celui-ci pour la facilité du transport, de l’enfouissage, faut-il toujours arriver à enterrer dans le sol des quantités plus ou moins con-