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À LA CHIMIE AGRICOLE.

présentent assez exactement les veines, et les canaux des sucs descendants qui représentent les artères. Dans les deux cas, c’est toujours de la séve ou du sang qui remplit ces vaisseaux ; seulement la séve et le sang sont dans un état différent avant ou après la modification que leur fait subir l’action de l’air. Ainsi, les conduits de la séve descendante portent encore partout l’accroissement des organes ou la substitution des organes devenus inutiles, comme le fait le sang artériel dans l’animal.

Ici, nous voyons immédiatement la cause de la différence, dans la durée d’existence des plantes et des animaux.

Chez les premiers il y a de temps en temps arrêt dans la vitalité. Les organes vieillis par l’usage de quelques mois tombent, une saison nouvelle en amène de semblables, la plante est rajeunie tous les ans, elle a de nouveaux poumons, de nouvelles spongioles ; si les conduits séveux sont obstrués, il s’en forme de nouveaux par l’accroissement en diamètre de la tige, par la formation de nouvelles couches de bois jeune ; la mort ne peut arriver que par des circonstances fortuites, et nous pouvons admirer des arbres séculaires encore pleins de vigueur.

Chez les animaux, au contraire, les organes ne changent pas, ils ne peuvent se renouveler, et si un usage plus ou moins long les obstrue, si une cause maladive leur enlève leur énergie nécessaire, l’animal succombe.