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INTRODUCTION

d’être vendues à bon prix : voilà le but que se propose l’agriculteur.

Pour arriver à ce but, les moyens sont différents. Chaque praticien suit, à son gré, la route que lui trace son expérience, celle de ses prédécesseurs, celle de ses voisins, quelquefois aussi celle que lui suggère sa raison ou son imagination. Tel système qui aura réussi sous telles conditions de climat, d’exposition, de terrain, échouera complétement dans des conditions d’une différence qui n’est pas visiblement appréciable. L’exemple des autres, son expérience propre, ne suffisent plus à l’agriculteur ; il lui faut demander à la science théorique la raison de ces changements, de ces différences. Alors se fait sentir pour lui la nécessité d’une étude nouvelle, que le tâtonnement et une longue série d’expériences pratiques pourraient peut-être remplacer ; mais les essais, les tâtonnements consomment du temps, des forces, de l’argent ; puis, quand le problème est résolu, il faut de longues années pour balancer les pertes occasionnées par les essais infructueux. Souvent l’expérimentateur s’est usé à la peine, et son expérience ne profite pas toujours à ses successeurs. L’étude de la physiologie végétale, celle de la chimie agricole, peuvent prévenir ces tâtonnements, peuvent guider les essais.

À quelle source l’agriculteur de la Réunion puisera-t-il les connaissances qui doivent éclairer sa marche, le guider dans sa pratique ? Un de nos