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Bravo, le Fils ! Bravo, le Père !
Bravo, le Fils ! Bravo, le Père !



Huit jours durant le missionnaire a donné une belle retraite de tempérance. Presque tout le monde va prendre la croix, renoncer à boire… et le père Boisdur s’obstine à faire bande à part. La famille est désolée.

Ce n’est pourtant pas que le père Boisdur n’ait pas besoin de la tempérance.

Il en a bien besoin au contraire, et c’est précisément ce qui désole sa famille, et en particulier l’aîné des garçons, Henri, brave jeune homme de 24 ans.

Il ne crache pas sur un verre de boisson, le père Boisdur. Disons-le tout court : c’est un vieil ivrogne. Sa femme ne le sait que trop, et la paroisse également. Lui aussi en convient parfois. Mais ce qu’il aime boire ! C’est une passion, une obsession…

Aussi, depuis que la retraite est commencée, il est sombre, ne parle presque pas… Il suit assidûment les exercices pieux, et ne manque pas un sermon.

Il voudrait bien ne plus boire, c’est ce qui l’attire à l’église, mais il ne veut pas