Page:Hugolin - Au fond du verre, histoires d'ivrognes, 1908.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 29 —

du bâton… brrr… il en a la chair de poule, et tout le whisky du monde ne pourrait le décider à affronter un si épouvantable réveil !…

Pour être exact je dois dire qu’il lui arriva bien encore une fois ou deux de se faire coudre… histoire de compléter la guérison qui d’ailleurs fut radicale. Jamais la cure Dixon ou la cure Mackay — voire l’Orrine — n’ont remporté triomphe aussi complet que le bâton de la mère Michaud…

Le père Michaud a conservé dans sa mémoire et un peu partout le souvenir cuisant de cette guérison…

C’est pourquoi, lorsque vous le rencontrerez, demandez-lui de vous raconter comment il a été guéri, puis, sans attendre la réponse, sauvez-vous à toutes jambes… car il a les bras et les poings solides, le père Michaud…

Mais il est doux pour sa vieille, qui l’entoure de petits soins pour lui faire oublier qu’autrefois… il a bu.

Et la mère Michaud est toute au bonheur de voir qu’elle ne mourra pas sans avoir eu un mari sobre…