Mexique, le Guatemala, la Colombie, le Pérou, Bolivia, le Paraguay, l’Uruguay, la Plata et le Chili. Soit par influence, soit par souveraineté directe, la Grande-Bretagne possède aujourd’hui la plus grande partie de cet énorme héritage. Elle a à peu près toutes les îles qu’avait l’Espagne, et qui, presque littéralement, étaient innombrables. Comme nous le disions en commençant, elle a dévoré l’Espagne, de même que l’Espagne avait dévoré le Portugal. Aujourd’hui, en parcourant du regard les domaines britanniques, on ne voit que noms portugais et castillans, Gibraltar, Sierra-Leone, la Ascension, Fernando-Po, Las Mascarenhas, El Cabo Delgado, El Cabo Guardafui, Honduras, Las Lucaïas, Las Bermudas, La Barbada, La Trinidad, Tabago, Santa Margarita, La Granada, San-Cristoforo, Antigoa. Partout l’Espagne est visible, partout l’Espagne reparaît. Même sous la pression de l’Angleterre, les fragments de l’empire de Charles-Quint n’ont pas encore perdu leur forme ; et, qu’on nous passe cette comparaison qui rend notre pensée, on reconnaît toute la monarchie espagnole dans les possessions de la Grande-Bretagne comme on retrouve un jaguar à demi digéré dans le ventre d’un boa.
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