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Ce qu’était cet édifice, il serait malaisé de le dire. C’était une maison forte comme une citadelle, une citadelle magnifique comme un palais, un palais menaçant comme une caverne, une caverne muette comme un tombeau.

On n’y entendait aucune voix, on n’y voyait aucune ombre.

Autour de ce château, dont l’immensité avait je ne sais quoi de surnaturel, la forêt s’étendait à perte de vue. Il n’y avait plus de lune sur l’horizon. On n’apercevait au ciel que quelques étoiles qui étaient rouges comme du sang.

Le cheval s’était arrêté au pied d’un perron qui aboutissait à une grande porte fermée. Pécopin regarda à droite et à gauche, et il lui sembla distinguer tout le long de la façade d’autres perrons au bas desquels se tenaient immobiles d’autres cavaliers arrêtés comme lui et qui semblaient attendre en silence.

Pécopin tira son poignard ; et il allait heurter du pommeau la balustrade de marbre du perron, quand le cor du vieux chasseur éclata subitement près du château, probablement derrière la façade, puissant, énorme, sonore, assourdissant comme le clairon plein d’orage où souffle le mauvais ange. Ce cor, dont le bruit courbait visiblement les arbres, chantait dans les ténèbres un effroyable hallali.

Le cor se tut. À peine eut-il fini que les portes du château