Page:Hugo Rhin Hetzel tome 2.djvu/76

Cette page n’a pas encore été corrigée


Quand il revint à lui, il entendit une voix douce qui disait : Phi smâ, ce qui en langue arabe signifie : il est dans le ciel. Il sentit qu’une main était posée sur sa poitrine, et il entendit une autre voix grave et lente qui répondait : , , machi mouth, ce qui veut dire : non, non, il n’est pas mort. Il ouvrit les yeux et vit un vieillard et une jeune fille agenouillés près de lui. Le vieillard était noir comme la nuit, il avait une longue barbe blanche tressée en petites nattes, à la mode des anciens mages, et il était vêtu d’un grand suaire de soie verte sans plis. La jeune fille était couleur de cuivre rouge, avec de grands yeux de porcelaine et des lèvres de corail. Elle avait des anneaux d’or au nez et aux oreilles. Elle était charmante.

Pécopin n’était plus au bord de la mer. Le souffle de l’enfer, le poussant au hasard, l’avait jeté dans une vallée remplie de rochers et d’arbres d’une forme étrange. Il se leva. Le vieillard et la jeune fille le regardaient avec douceur. Il s’approcha d’un de ces arbres ; les feuilles se contractèrent ; les branches se retirèrent ; les fleurs, qui étaient d’un blanc pâle, devinrent rouges ; et tout l’arbre parut en quelque sorte reculer devant lui. Pécopin reconnut l’arbre de la honte et en conclut qu’il avait quitté l’Inde et qu’il était dans le fameux pays de Pudiferan.