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suivre à Stâhleck pour en recevoir l’investiture et me prêter le serment d’allégeance, en mail public et en présence des échevins, in mallo publico et coram scabinis, comme disent les chartes du saint empereur Charlemagne. Il fallait obéir. Pécopin envoya à Bauldour un message dans lequel il lui annonçait tristement que la gracieuse volonté du pfalzgraf l’obligeait de se rendre sur-le-champ à Stâhleck pour une très-grande et très-grosse affaire. Soyez tranquille, madame ma mie, ajoutait-il en terminant, je serai de retour le mois prochain. — Le messager parti, Pécopin suivit le palatin et alla coucher avec les chevaliers de la suite du prince dans la châtellenie basse à Bacharach. Cette nuit-là il eut un rêve. Il revît en songe l’entrée de la forêt de Sonneck, la métairie, les quatre arbres et les quatre oiseaux ; Tes oiseaux ne criaient, ni ne sifflaient, ni ne chantaient, ils parlaient. Leur ramage, auquel se mêlaient les voix de la poule et du pigeon, s’était changé en cet étrange dialogue que Pécopin endormi entendit distinctement :

 
LE GEAI

Le pigeon est au bois.


LE MERLE

                                 La poule dans la cour
Va disant : Pécopin.


LE GEAI

                                Le pigeon dit : Bauldour.


LE CORBEAU

Le sire est en chemin.


LA PIE

                                  La dame est dans la tour.


LE GEAI

Reviendra-t-il d’Alep ?


LE MERLE

                                  De Fez ?


LE CORBEAU

                                                              De Damanhour ?