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— Sire, reprit le paysan, pour le jeune homme, le merle siffle, le geai garrule, la pie glapit, le corbeau croasse, le pigeon roucoule, la poule glousse ; pour le vieillard, les oiseaux parlent. — Le chevalier éclata de rire.

— Pardieu ! voilà des rêveries. — Le vieillard repartit gravement : Vous avez tort, sire Pécopin. — Vous ne m’avez jamais vu, s’écria le jeune homme, comment savez-vous mon nom ? — Ce sont les oiseaux qui le disent, répondit le paysan. — Vous êtes un vieux fou, brave homme, dit Pécopin ; et il passa outre.

Environ une heure après, comme il traversait une clairière, il entendit une sonnerie de cor et il vit paraître dans la futaie une belle troupe de cavaliers ; c’était le comte palatin qui allait en chasse. Le comte palatin allait en chasse accompagné des burgraves qui sont les comtes des châteaux, des wildgraves qui sont les comtes des forêts, des landgraves qui sont les comtes des terres, des rhingraves qui sont les comtes du Rhin, et des raugraves qui sont les comtes du droit-du-poing. Un cavalier gentilhomme du pfalzgraf, nommé Gaïrefroi, aperçut Pécopin et lui cria : Holà, beau chasseur ! ne venez-vous pas avec nous ?

— Où allez-vous ? dit Pécopin. — Beau chasseur, répondit Gaïrefroi, nous allons chasser un milan qui est à Heimburg et qui détruit nos faisans ; nous allons chasser un vautour qui est à Vaugstberg et qui extermine nos lanerets ; nous allons chasser un aigle qui est à Rheinstein et qui tue nos émerillons. Venez avec nous. — Quand serez-vous de retour ? demanda Pécopin. — Demain, dit Gaïrefroi. — Je vous suis, dit Pécopin. La chasse dura trois jours. Le premier jour Pécopin tua le milan, le second jour Pécopin tua le vautour, le troisième jour Pécopin tua l’aigle. Le comte palatin s’émerveilla d’un si excellent archer.-― Chevalier de Sonneck, lui dit-il. je te donne le fief de Rhineck, mouvant46 de ma tour de Gutenfels. Tu vas me