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de Lorch ; dans les broussailles, Waldeck ; sur la montagne, à la crête d’un rocher de schiste, près d’une source d’eau minérale qui arrose quelques chétives cabanes, le Sauerburg, bâti en 1356 par Robert, comte palatin, et vendu mille florins, pendant la guerre de Bavière, par l’électeur Philippe à Philippe de Kronberg, son maréchal ; Heppenheff, détruit on ne sait quand ; Kammerberg, bien domanial de Mayence ; Nollig, ancien castrum dont il reste une tour ; Sareck, qui s’encadre dans la forêt vis-à-vis du couvent de Winsbach, comme le chevalier vis-à-vis du prêtre dans l’ancienne société. Aujourd’hui le château et le couvent, le noble et le prêtre, deux ruines. La forêt seule et la société, renouvelées chaque année, ont survécu.

Si l’on explore les Sept-Monts, on y trouve, à l’état de tronçons enfouis sous le lierre, une abbaye, Schomberg, et six châteaux : le Drachenfels, ruiné par Henri V ; le Wolkenburg, caché dans les nuées, comme le dit son nom, ruiné par Henri V ; le Lowenberg, où se sont réfugiés Bucer et Mélanchton, où se sont enfuis après leur mariage, qui glorifiait l’hérésie, Agnès De Mansfeld et l’archevêque Guebhard ; le Nonnenstromberg et l’Oelberg, bâtis par Valentinien en 368 ; et le Hemmerich, manoir de ces hardis chevaliers de Heinsberg qui faisaient la guerre aux électeurs de Cologne.

Dans la plaine, du côté de Mayence, c’est Frauenstein, qui date du douzième siècle ; Scharfenstein, fief archiépiscopal ; Greifenklau, bâti en 1350. Du côté de Cologne, c’est l’admirable Godesberg. D’où vient ce nom, Godesberg ? Est-ce du tribunal de canton, Goding, qui s’y tenait au moyen âge ? Est-ce de Wodan, le monstre à dix mains, que les Ubiens ont adoré là ? Aucun antiquaire étymologiste n’a décidé cette question. Quoi qu’il en soit, la nature, avant les temps historiques, avait fait de Godesberg un volcan ; l’empereur Julien, en 362, en avait fait un camp ; l’archevêque Théodoric, en 1210, un château ; l’électeur Frédéric II, en 1375, une forteresse ; l’électeur de Bavière, en 1593, une ruine ; le dernier électeur de Cologne, Maximilien-François, en a fait une vigne.

Les antiques châteaux des bords du Rhin, bornes colossales posées par la féodalité sur son fleuve, remplissent le