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les sources ; l’élargissement de la : racine, ce sera l’embouchure, Tous les fleuves, vus sur une carte géographique, sont des arbres qui portent des villes tantôt à l’extrémité des rameaux comme dés fruits, tantôt dans l’entre-deux des branches comme des nids ; et leurs confluents et leurs affluents innombrables imitent, suivant l’inclinaison des versants et la nature, des terrains, les embranchements variés des différentes espèces végétales, — qui toutes, comme, on sait, tiennent leurs jets plus pu moins écartés de la tige selon la force spéciale de leur sève et la densité de leur bois. Il est remarquable que, si l’on considère le Rhin de cette façon, l’idée royale qui semble attachée à ce robuste fleuve ne l’abandonne pas. L’Y de presque tous les affluents du Rhin, de la Murg, du Neckar, du Mein, de la Nähe, de la Lahn, de la Moselle et de l’Âar a une ouverture d’environ 90 degrés ; Bingen, Niederlahnstein, Coblenz, sont dans des angles droits. Si l’on redresse par la pensée debout sur le sol l’immense silhouette géométrale du fleuve, le Rhin apparaît portant toutes ses rivières à bras tendu et prend la figure d’un chêne.

Les innombrables ruisseaux dans lesquels il se divise avant d’arriver à l’océan sont ses racines mises à nu.

La partie du fleuve la plus célèbre et la plus admirée, la plus riche pour le géologue, la plus curieuse pour l’historien, la plus importante : pour le politique, la plus belle pour le poète, c’est ce tronçon du Rhin central qui, de Bingen à Koenigswinter, traverse du levant au couchant le noir chaos de collines volcaniques que les Romains nommaient les Alpes des Cattes.

C’est là ce fameux trajet de Mayence à Cologne que presque tous les tourists font en quatorze heures dans les longues journées d’été. De cette manière on a l’éblouissement du Rhin, et rien de plus. Lorsqu’un fleuve est rapide, pour le bien voir il faut le remonter et non le descendre. Quant à moi, comme vous savez, j’ai fait le trajet de Cologne à Mayence, et j’y ai mis un mois.

De Mayence à Bingen, comme de Koenigswinter à Cologne, il y a sept ou huit lieues de riches plaines vertes et riantes,, avec de beaux villages heureux au bord de