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avec l’élection sur le Kœnigssthül. — Côtés inédits et ignorés de l’histoire. — La bannière impériale. — Ce qu’elle était avant Lothaire. — Ce que Lothaire y changea. — Ce qu’elle a été depuis. — L’aigle à deux têtes. — Sa première apparition. — Ce que le peuple concluait de la façon dont la bannière flottait. — Chute de la bannière. — Vue de Caub. — Étrange aspect du Pfalz. — Ce que c’est. — Les châteaux du Rhin. — Dénombrement. — Combien il y en a. — Quels sont leurs noms. — Leurs dates. — Leurs histoires. — Qui les a bâtis. — Qui les a ruinés. — Destinée de tous. — Détail de chacun. — Coup d’œil dans les vallées. — Sept burgs dans le Wisperthal. — Une abbaye et six forteresses dans les Sept-Monts. — Trois citadelles dans la plaine de Mayence. — Le Godesbecg dans la plaine de Cologne. — Hymne aux châteaux du Rhin.


Mayence, 1er octobre.

Un ruisseau sort du lac de Toma, sur la pente orientale du Saint-Gothard ; un autre ruisseau sort d’un autre lac au pied du mont Lukmanierberg ; un troisième ruisseau suinte d’un glacier et descend à travers les rochers d’une hauteur de mille toises. A quinze lieues de leurs sources, ces ruisseaux viennent aboutir au même ravin près Reichenau. Là, ils se mêlent. N’admirez-vous pas, mon ami, de quelle façon puissante et simple la Providence produit les grandes choses ? Trois pâtres se rencontrent, c’est un peuple ; trois ruisseaux se rencontrent, c’est un fleuve.

Le peuple naît le 17 novembre 1307, la nuit, au bord d’un lac où trois pasteurs viennent de s’embrasser ; il se lève, il atteste le grand Dieu qui fait les paysans et les césars, puis il court aux fléaux et aux fourches. Géant rustique, il prend corps à corps le souverain géant, l’empereur d’Allemagne. Il brise à Kussnacht le bailli Gessler, qui faisait adorer son chapeau ; à Sarnen le bailli Landenberg, qui crevait les yeux aux vieillards ; à Thalewyl le bailli Wolfenschiess, qui tuait les femmes à coups de hache ; à Morgarten le duc Léopold ; à Morat Charles-le-Téméraire. Il enterre sous la colline de Buttisholz les trois mille anglais d’Enguerrand de Coucy. Il tient en respect à la fois les quatre formidables ennemis qui lui viennent des quatre points