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Puis viennent ces trois vers mystérieux :

 
QVEM NVMERVM METRO CLAVDERE MVSA NEGAT
REX PIE QVEM GESSIT VIRGO LICET HIC CINERESCIT
SPIRTTVS HAERES SIT PATRIE QVAE TRISTIA NESCIT.


Et au-dessous le millésime en chiffres arabes :

C’est en 794, en effet, que Fastrada, déposée d’abord dans l’église de Saint-Alban,. s’est endormie sous cette lame. Mille ans après, car l’histoire mêle quelquefois aux grandes choses une effrayante précision géométrique, en 1794, la compagne de Charlemagne s’est réveillée. Sa vieille ville de Mayence était bombardée, son église de Saint-Alban croulait dans l’incendie, sa tombe était ouverte. On ne sait ce que ses ossements sont devenus à cette époque. La pierre de son tombeau a été transportée dans la cathédrale.

Aujourd’hui un pauvre bon vieux suisse en perruque aventurine, vêtu d’une espèce d’uniforme d’invalide, raconte cela aux passants.

Outre les tombeaux, les châssis à statuettes, les tableaux-volets à fond d’or, les bas-reliefs d’autels, chacune des deux absides a son ameublement spécial. La vieille abside de 978, ornée de deux charmants escaliers byzantins, s’arrondit autour d’une magnifique urne baptismale en bronze du quatorzième siècle. Sur la face extérieure de cette vaste piscine sont sculptés les douze apôtres et saint Martin, patron de l’église. Le couvercle a été brisé pendant le bombardement. Sous l’empire, époque de goût, on a coiffé la vasque gothique d’une espèce de casserole.

L’autre abside, la plus grande et la moins ancienne, est occupée et, pour ainsi dire, encombrée par une grosse boiserie de chœur en chêne noir où le style tourmenté et furieux du dix-huitième siècle se déploie et s’insurge