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ces portes, j’y ai, vous vous en souvenez, vainement cherché la fêlure qu’y fit, dit-on, et qu’y dut faire en effet le coup de pied du diable lorsqu’il s’en alla furieux d’avoir avalé l’âme d’un loup au lieu de l’âme d’un bourgeois ayant pignon sur rue. Aucune histoire de ce genre ne recommande les portes du dôme de Mayence. Elles sont du onzième siècle et ont été données par l’archevêque Willigis à l’église, aujourd’hui démolie, de Notre-Dame, où on les a prises pour les enclaver dans un majestueux portail roman de la cathédrale. Sur les deux battants d’en haut sont écrits en caractères romains les privilèges accordés à la ville en 1135 par l’archevêque Adalbert, second électeur de Cologne. Au-dessous est gravée sur une seule ligne cette légende plus ancienne (sic) :

Si l’intérieur de Mayence rappelle les villes flamandes, l’intérieur de sa cathédrale rappelle les églises belges. La nef, les chapelles, les deux transepts et les deux absides sont sans vitraux, sans mystère, badigeonnées en blanc du pavé à la voûte, mais somptueusement meublées. De toutes parts surgissent à l’œil les fresques, les tableaux, les boiseries, les colonnes torses et dorées ; mais les vrais joyaux de cet immense édifice, ce sont les tombeaux des archevêques-électeurs. L’église en est pavée, les autels en sont faits, les piliers en sont étayés, les murs en sont couverts ; ce sont de magnifiques lames de marbre et de pierre, plus précieuses quelquefois par la sculpture et le travail que les lames d’or du temple de Salomon. J’ai constaté, tant dans l’église que dans la salle capitulaire et le cloître, un tombeau du huitième siècle, deux du treizième, six du quatorzième, six du quinzième, onze du seizième, huit du dix-septième et neuf du dix-huitième ; en tout quarante-trois sépulcres. Dans ce nombre je ne compte ni les tombeaux-autels, difficiles à aborder et à explorer, ni les tombeaux-pavés,