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Conduisez monsieur au n° 4 !Monsieur, je voudrais dîner. — Tout de suite, monsieur, etc., etc. — Vous montez au n° 4. Votre bagage y est déjà. Un homme apparaît, c’est celui qui l’a brouetté à l’hôtel. Pourboire. Un second arrive, que veut-il ? C’est celui qui a apporté vos effets dans la chambre. Vous lui dites : — C’est bon, je vous donnerai en partant, comme aux autres domestiques. — Monsieur, répond l’homme, je n’appartiens pas à l’hôtel. — Pourboire. Vous sortez. Une église se présente, une belle église. Il faut y entrer. Vous tournez alentour, vous regardez, vous cherchez. Les portes sont fermées. Jésus a dit : Compelle intrare ; les prêtres devaient tenir les portes ouvertes, mais les bedeaux les ferment pour gagner trente sous. Cependant une vieille femme a vu votre embarras, elle vient à vous et vous désigne une sonnette à côté d’un petit guichet. Vous comprenez, vous sonnez, le guichet s’ouvre, le bedeau se montre, vous demandez à voir l’église, le bedeau prend un trousseau de clefs et se dirige vers le portail. Au moment où vous allez entrer dans l’église, vous vous sentez tirer par la manche ; c’est l’obligeante vieille que vous avez oubliée, ingrat, et qui vous a suivi. Pourboire. Vous voilà dans l’église ; vous contemplez, vous admirez, vous vous récriez. — Pourquoi ce rideau vert sur ce tableau ? — Parce que c’est le plus beau de l’église, dit le bedeau. — Bon, reprenez-vous, ici on cache les beaux tableaux, ailleurs on les montrerait. De qui est ce tableau ? — De Rubens. — Je voudrais le voir. — Le bedeau vous quitte et revient quelques minutes après avec un individu fort grave et fort triste. C’est le custode. Ce brave homme presse un ressort, le rideau s’ouvre, vous voyez le tableau. Le tableau vu, le rideau se referme, et le custode vous fait un salut significatif. Pourboire. En continuant votre promenade dans l’église, toujours remorqué par le bedeau, vous arrivez à la grille du chœur, qui est parfaitement verrouillée, et devant laquelle se tient debout un magnifique personnage splendidement harnaché ; c’est le suisse, qui a été prévenu de votre passage et lui vous attend. Le chœur est au suisse. Vous en faites le tour. Au moment où vous sortez, votre cicerone empanaché et galonné vous salue majestueusement. Pourboire. Le suisse vous rend