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ACTE I. — LE ROI.

Hernani.

Je ne sais.

Doña Sol.

Je ne sais.Vous devez avoir froid !

Hernani.

Je ne sais. Vous devez avoir froid ! Ce n’est rien.

Doña Sol.

Ôtez donc ce manteau.

Hernani.

Ôtez donc ce manteau.Doña Sol, mon amie,
Dites-moi, quand la nuit vous êtes endormie,
Calme, innocente et pure, et qu’un sommeil joyeux
Entr’ouvre votre bouche et du doigt clôt vos yeux,
Un ange vous dit-il combien vous êtes douce
Au malheureux que tout abandonne et repousse ?

Doña Sol.

Vous avez bien tardé, seigneur ! Mais dites-moi
Si vous avez froid.

Hernani.

Si vous avez froid.Moi ! je brûle près de toi !
Ah ! quand l’amour jaloux bouillonne dans nos têtes,
Quand notre cœur se gonfle et s’emplit de tempêtes,
Qu’importe ce que peut un nuage des airs
Nous jeter en passant de tempête et d’éclairs !

Doña Sol, lui défaisant son manteau.

Allons ! donnez la cape, — et l’épée avec elle.

Hernani, la main sur son épée.

Non. C’est une autre amie, innocente et fidèle.
— Doña Sol, le vieux duc, votre futur époux,
Votre oncle, est donc absent ?