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NOTES D’HERNANI

Hernani.

Cachons-nous.Dans l’armoire ? Entrez-y, je m’en charge.
Nous y tiendrons tous deux.

Don Carlos.

Nous y tiendrons tous deux.Grand merci, c’est trop large.
Monsieur, est-ce une gaîne à mettre des chrétiens ?
Voyons, nous nous serrons, vous y tenez, j’y tiens,
Le duc ouvre en entrant cette boîte où nous sommes
Pour y prendre un cigare, il y trouve deux hommes !

ACTE II.


Scène I.

DON CARLOS, LES SEIGNEURS.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Don Carlos.

Que j’achèterais bien de trois de mes Espagnes
Trois espagnols pareils à ce roi des montagnes !

Don Matias.

Vous gagneriez peut-être au marché. Car on dit
Qu’un grand nom est caché sous son nom de bandit.

Don Carlos.

Ce que si haut en lui j’estime et je proclame,
Ce n’est pas le grand nom, marquis, c’est la grande âme.
Mais quel est ce grand nom ? — Ce doit être un de ceux
Qui pour m’avouer roi furent si paresseux
Que je n’ai jamais vu leurs visages…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Don Matias.

Enfin, dans tous ces bruits qu’on invente et qu’on forge,
Ce Hernani, dit-on, n’est autre que don Jorge
D’Aragon, se disant duc de Segorbe, né
Dans l’exil, fils proscrit d’un père infortuné
Qui, pour avoir aimé la reine comme une autre,
Finit sur l’échafaud sa lutte avec le vôtre.