Page:Hugo Hernani 1889.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Doña Sol.

Ah ! malheureuse !Un ange a compris ma pensée, —
Ton bon ange, sans doute !

Hernani, amèrement.

Ton bon ange, sans doute !Oui, mon bon ange !

Le cor recommence. — À part.
Ton bon ange, sans doute ! Oui, mon bon ange !Encor !
Doña Sol, souriant.

Don Juan, je reconnais le son de votre cor !

Hernani.

N’est-ce pas ?

Doña Sol.

N’est-ce pas ?Seriez-vous dans cette sérénade
De moitié ?

Hernani.

De moitié ?De moitié, tu l’as dit.

Doña Sol.

De moitié ? De moitié, tu l’as dit.Bal maussade !
Oh ! que j’aime bien mieux le cor au fond des bois !
Et puis, c’est votre cor, c’est comme votre voix.

Le cor recommence.
Hernani, à part.

Ah ! le tigre est en bas qui hurle, et veut sa proie !

Doña Sol.

Don Juan, cette harmonie emplit le cœur de joie.

Hernani, se levant terrible.

Nommez-moi Hernani ! nommez-moi Hernani !
Avec ce nom fatal je n’en ai pas fini !