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ses Remarques : « On « ne sait ce que c’est que le Prométhée d’Eschyle. Eschyle est une « manière de fou. » Le dix-huitième siècle en masse raille Diderot admirant les Euménides.

Tout le Dante est un salmigondis, dit Chaudon. — Michel-Ange m’excède, dit Joseph de Maistre. — Aucune des huit comédies de Cervantes n’est supportable, dit La Harpe. — C’est dommage que Molière ne sache pas écrire, dit Fénelon. — Molière est un infâme histrion, dit Bossuet. — Un écolier éviterait les fautes de Milton, dit l’abbé Trublet, autorité comme une autre. — Corneille exagère, Shakespeare extravague, dit ce même Voltaire qu’il faut toujours combattre et toujours défendre.

— « Shakespeare, dit Ben Jonson, conversait « lourdement et sans aucun esprit. » — « Without any wit. » Le moyen de prouver le contraire ! Les écrits restent, la conversation passe. C’est toujours cela de nié. Cet homme de génie n’avait pas d’esprit ; comme cela caresse les innombrables gens d’esprit qui n’ont pas de génie !

Un peu avant que Scudéry appelât Corneille : Corneille déplumée, Green avait appelé Shakespeare : Corbeau paré de nos plumes. En 1752, Diderot fut mis à Vincennes pour avoir publié le premier volume de l’Encyclopédie, et le grand succès de l’année fut une estampe vendue sur les quais, laquelle représentait un cordelier