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est blessé. Il qualifie ainsi l’Ecclésiaste et le Cantique des Cantiques : — « Œuvres sans ordre, « pleines d’images basses et d’expressions grossières. »

Peu de temps après, furieux, il s’écrie :

On m’ose préférer Crébillon le barbare !

Un fainéant de l’Œil-de-Bœuf, talon rouge et cordon bleu, adolescent et marquis, M. de Créqui, vient à Ferney et écrit avec supériorité : J’ai vu Voltaire, ce vieux enfant.

Que l’injustice ait un contre-coup sur l’injuste, rien de plus équitable, et Voltaire a ce qu’il a mérité. Mais la pierre jetée aux génies est une loi, et tous y passent. Être insulté, cela couronne, à ce qu’il paraît.

Pour Saumaise, Eschyle n’est que farrago [1], Quintilien ne comprend rien à l’Orestie. Sophocle dédaignait doucement Eschyle. « Quand il fait bien, il n’en sait rien », disait Sophocle. Racine rejetait tout, excepté deux ou trois scènes des Choéphores, amnistiées par une note en marge de son exemplaire d’Eschyle. Fontenelle dit dans

  1. Le passage de Saumaise est curieux et vaut la peine d’être transcrit :
    Unus ejus Agamemnon obscuritate superat quantum est librorum sacrorum cum suis hebraismis et syrianismis et tota hellennestica supellectile velfarragine (De Hellennestica, p. 37, ep. dédic).