Page:Hugo - Ruy Blas, édition 1839.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle est sur ce fauteuil.L’écharpe est d’une soie
Peinte et brodée au goût le plus nouveau qu’on voie.

Il lui fait admirer la souplesse du tissu.

Touchez. — Que dites-vous, Ruy Blas, de cette fleur ?
La poignée est de Gil, le fameux ciseleur,
Celui qui le mieux creuse, au gré des belles filles,
Dans un pommeau d’épée une boîte à pastilles.

Il passe au cou de Ruy Blas l’écharpe à laquelle est attachée l’épée.

Mettez-la donc. — Je veux en voir sur vous l’effet.
— Mais vous avez ainsi l’air d’un seigneur parfait !

Écoutant.

On vient… oui. C’est bientôt l’heure où la reine passe. —
— Le marquis Del Basto ! —

La porte du fond sur la galerie s’ouvre. Don Salluste détache son manteau et le jette vivement sur les épaules de Ruy Blas, au moment où le marquis Del Basto paraît ; puis il va droit au marquis, en entraînant avec lui Ruy Blas stupéfait.