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NOTE.


Il est arrivé à l’auteur de voir représenter Angelo, tyran de Padoue, par des acteurs qui prononçaient Tisbe, Dafne, fort satisfaisants du reste sous d’autres rapports. Il lui paraît donc utile d’indiquer ici, pour ceux qui pourraient l’ignorer, que dans les noms espagnols et italiens, les e doivent se prononcer é. Quand on lit Teve, Camporeal, Onate, il faut dire Tévé, Camporéal, Ognâté. Après cette observation, qui s’adresse particulièrement aux régisseurs des théâtres de province où l’on pourrait monter Ruy Blas, l’auteur croit à propos d’expliquer, pour le lecteur, deux ou trois mots spéciaux employés dans ce drame. Ainsi, almojarifazgo est le mot arabe par lequel on désignait, dans l’ancienne monarchie espagnole, le tribut de cinq pour cent que payaient au roi toutes les marchandises qui allaient d’Espagne aux Indes ; ainsi l’impôt des ports-secs signifie le droit de douane des villes frontières. Du reste, et cela va sans dire, il n’y a pas dans Ruy Blas un détail de vie privée ou publique, d’intérieur, d’ameublement, de blason, d’étiquette, de biographie, de chiffre ou de topographie, qui ne soit scrupuleusement exact. Ainsi, quand le comte de Camporeal dit : La maison de la reine, ordinaire et civile, coûte par an six cent soixante-quatre mille soixante-six ducats,