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Chez moi mettre en prison, et je viens chez le maître.
Ce César de Bazan ! cet impudent ! ce traître !
Voyons, que je le tue ! Où donc est-il ?

Don César, toujours avec gravité.

Voyons, que je le tue ! Où donc est-il ?C’est moi.

Don Guritan.

Vous ! — raillez-vous, monsieur ?

Don César.

Vous ! — raillez-vous, monsieur ?Je suis don César.

Don Guritan.

Vous ! — raillez-vous, monsieur ? Je suis don César.Quoi !
Encor !

Don César.

Encor !Sans doute, encor !

Don Guritan.

Encor ! Sans doute, encor !Mon cher, quittez ce rôle.
Vous m’ennuyez beaucoup si vous vous croyez drôle.

Don César.

Vous, vous m’amusez fort. Et vous m’avez tout l’air
D’un jaloux. Je vous plains énormément, mon cher.
Car le mal qui nous vient des vices qui sont nôtres
Est pire que le mal que nous font ceux des autres.
J’aimerais mieux encore, et je le dis à vous,
Être pauvre qu’avare et cocu que jaloux.
Vous êtes l’un et l’autre, au reste. Sur mon âme,
J’attends encor ce soir madame votre femme.