Page:Hugo - Ruy Blas, édition 1839.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il va à la porte du fond, l’entr’ouvre, et regarde au dehors : puis il la laisse retomber et revient sur le devant du théâtre.

Personne ! — Où diable suis-je ? — Au fait j’ai réussi
À fuir les alguazils. Que m’importe le reste ?
Vais-je pas m’effarer et prendre un air funeste
Pour n’avoir jamais vu de maison faite ainsi ?

Il se rassied sur le fauteuil, bâille, puis se relève presque aussitôt.

Ah çà ! mais — je m’ennuie horriblement ici.

Avisant une petite armoire dans le mur, à gauche, qui fait le coin du pan coupé.

Voyons, ceci m’a l’air d’une bibliothèque.

Il y va et l’ouvre. C’est un garde-manger bien garni.

Justement. — Un pâté, du vin, une pastèque.
C’est un encas complet. Six flacons bien rangés !
Diable ! sur ce logis j’avais des préjugés.

Examinant les flacons l’un après l’autre.

C’est d’un bon choix. — Allons ! l’armoire est honorable.

Il va chercher dans un coin la petite table ronde, l’apporte sur le devant et la charge joyeusement de tout ce que contient le garde-manger, bouteilles, plats, etc., il