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Gubetta. Rien de plus simple. Envoyez lui dire par votre porte-chape Astolfo que votre altesse l’attend aujourd’hui à telle heure au palais.

Dona Lucrezia. Je le ferai, Gubetta. Mais voudra-t-il venir ?

Gubetta. Rentrez, madame, je crois qu’il va passer ici tout-à-l’heure avec les étourneaux que vous savez.

Dona Lucrezia. Te prennent-ils toujours pour le comte de Belverana ?

Gubetta. Ils me croient espagnol depuis le talon jusqu’aux sourcils. Je suis un de leurs meilleurs amis. Je leur emprunte de l’argent.

Dona Lucrezia. De l’argent ! Et pourquoi faire ?

Gubetta. Pardieu ! Pour en avoir. D’ailleurs il n’y a rien qui soit plus espagnol que d’avoir l’air gueux et de tirer le diable par la queue.

Dona Lucrezia, à part. ô mon dieu ! Faites qu’il n’arrive pas malheur à mon Gennaro !

Gubetta. Et à ce propos, madame, il me vient une réflexion.