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LA DERNIÈRE GORGÉE DU CALICE.

Jean Valjean déposa un baiser sur ce front où il y avait un reflet céleste.

— Souriez.

Jean Valjean obéit. Ce fut le sourire d’un spectre.

— Maintenant, défendez-moi contre mon mari.

— Cosette !… fit Marius.

— Fâchez-vous, père. Dites-lui qu’il faut que je reste. On peut bien parler devant moi. Vous me trouvez donc bien sotte. C’est donc bien étonnant ce que vous dites ! des affaires, placer de l’argent à une banque, voilà grand’chose. Les hommes font les mystérieux pour rien. Je veux rester. Je suis très jolie ce matin. Regarde-moi, Marius.

Et avec un haussement d’épaules adorable et on ne sait quelle bouderie exquise, elle regarda Marius. Il y eut comme un éclair entre ces deux êtres. Que quelqu’un fût là, peu importait.

— Je t’aime ! dit Marius.

— Je t’adore ! dit Cosette.

Et ils tombèrent irrésistiblement dans les bras l’un de l’autre.

— À présent, reprit Cosette en rajustant un pli de son peignoir avec une petite moue triomphante, je reste.

— Cela, non, répondit Marius d’un ton suppliant. Nous avons quelque chose à terminer.

— Encore non ?

Marius prit une inflexion de voix grave :

— Je t’assure, Cosette, que c’est impossible.

— Ah ! vous faites votre voix d’homme, monsieur. C’est bon, on s’en va. Vous, père, vous ne m’avez pas soutenue.