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II

L’HISTOIRE ANCIENNE DE L’ÉGOUT



Qu’on s’imagine Paris ôté comme un couvercle, le réseau souterrain des égouts, vu à vol d’oiseau, dessinera sur les deux rives une espèce de grosse branche greffée au fleuve. Sur la rive droite l’égout de ceinture sera le tronc de cette branche, les conduits secondaires seront les rameaux, et les impasses seront les ramuscules.

Cette figure n’est que sommaire et à demi exacte, l’angle droit, qui est l’angle habituel de ce genre de ramifications souterraines, étant très rare dans la végétation.

On se fera une image plus ressemblante de cet étrange plan géométral en supposant qu’on voie à plat sur un fond de ténèbres quelque bizarre alphabet d’orient brouillé comme un fouillis, et dont les lettres difformes seraient soudées les unes aux autres, dans un pêle-mêle apparent et comme au hasard, tantôt par leurs angles, tantôt par leurs extrémités.

Les sentines et les égouts jouaient un grand rôle au