sans doute, mais sachant aussi solliciter, peu scrupuleux de faire faire antichambre en personne à tout un diocèse, traits d’union entre la sacristie et la diplomatie, plutôt abbés que prêtres, plutôt prélats qu’évêques. Heureux qui les approche ! Gens en crédit qu’ils sont, ils font pleuvoir autour d’eux, sur les empressés et les favorisés, et sur toute cette jeunesse qui sait plaire, les grasses paroisses, les prébendes, les archidiaconats, les aumôneries et les fonctions cathédrales, en attendant les dignités épiscopales. En avançant eux-mêmes, ils font progresser leurs satellites ; c’est tout un système solaire en marche. Leur rayonnement empourpre leur suite. Leur prospérité s’émiette sur la cantonade en bonnes petites promotions. Plus grand diocèse au patron, plus grosse cure au favori. Et puis Rome est là. Un évêque qui sait devenir archevêque, un archevêque qui sait devenir cardinal, vous emmène comme conclaviste, vous entrez dans la rote, vous avez le pallium, vous voilà auditeur, vous voilà camérier, vous voilà monsignor, et de la Grandeur à l’Éminence il n’y a qu’un pas, et entre l’Éminence et la Sainteté il n’y a que la fumée d’un scrutin. Toute calotte peut rêver la tiare. Le prêtre est de nos jours le seul homme qui puisse régulièrement devenir roi ; et quel roi ! le roi suprême. Aussi quelle pépinière d’aspirations qu’un séminaire ! Que d’enfants de chœur rougissants, que de jeunes abbés ont sur la tête le pot au lait de Perrette ! Comme l’ambition s’intitule aisément vocation, qui sait ? de bonne foi peut-être et se trompant elle-même, béate qu’elle est.
Monseigneur Bienvenu, humble, pauvre, particulier, n’était pas compté parmi les grosses mitres. Cela était visible