Page:Hugo - Les Misérables Tome IV (1890).djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’observation profonde du gamin ramena Montparnasse au calme et au bon sens. Il parut revenir à de meilleurs sentiments pour le logis de Gavroche.

— Au fait ! dit-il, oui, l’éléphant. Y est-on bien ?

— Très bien, fit Gavroche. Là, vrai, chenument. Il n’y a pas de vents coulis comme sous les ponts.

— Comment y entres-tu ?

— J’entre.

— Il y a donc un trou ? demanda Montparnasse.

— Parbleu ! Mais il ne faut pas le dire. C’est entre les jambes de devant. Les coqueurs[1] ne l’ont pas vu.

— Et tu grimpes ? Oui, je comprends.

— Un tour de main, cric, crac, c’est fait, plus personne.

Après un silence, Gavroche ajouta :

— Pour ces petits j’aurai une échelle.

Montparnasse se mit à rire.

— Où diable as-tu pris ces mions-là ?

Gavroche répondit avec simplicité :

— C’est des momichards dont un perruquier m’a fait cadeau.

Cependant Montparnasse était devenu pensif.

— Tu m’as reconnu bien aisément, murmura-t-il.

Il prit dans sa poche deux petits objets qui n’étaient autre chose que deux tuyaux de plume enveloppés de coton et s’en introduisit un dans chaque narine. Ceci lui faisait un autre nez.

  1. Mouchards, gens de police.