Page:Hugo - Les Misérables Tome II (1890).djvu/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est encore là qu’eut lieu ce dialogue mémorable :

une mère vocale. — Pourquoi pleurez-vous, mon enfant ?

l’enfant (six ans), sanglotant : — J’ai dit à Alix que je savais mon histoire de France. Elle me dit que je ne la sais pas, et je la sais.

alix (la grande, neuf ans). — Non. Elle ne la sait pas.

la mère. — Comment cela, mon enfant ?

alix. — Elle m’a dit d’ouvrir le livre au hasard et de lui faire une question qu’il y a dans le livre, et qu’elle répondrait.

— Eh bien ?

— Elle n’a pas répondu.

— Voyons. Que lui avez-vous demandé ?

— J’ai ouvert le livre au hasard comme elle disait, et je lui ai demandé la première demande que j’ai trouvée.

— Et qu’est-ce que c’était que cette demande ?

— C’était : Qu’arriva-t-il ensuite ?

C’est là qu’a été faite cette observation profonde sur une perruche un peu gourmande qui appartenait à une dame pensionnaire :

Est-elle gentille ! elle mange le dessus de sa tartine, comme une personne !

C’est sur une des dalles de ce cloître qu’a été ramassée cette confession, écrite d’avance, pour ne pas l’oublier, par une pécheresse âgée de sept ans :

« — Mon père, je m’accuse d’avoir été avarice.

« — Mon père, je m’accuse d’avoir été adultère.

« — Mon père, je m’accuse d’avoir élevé mes regards vers les monsieurs. »