jeunes idées, les jeunes générations, le siècle. Mais ce
tort qu’il a envers nous, ne l’avons-nous pas quelquefois
envers lui ? La révolution, dont nous sommes les héritiers,
doit avoir l’intelligence de tout. Attaquer le royalisme,
c’est le contre-sens du libéralisme. Quelle faute ! et quel
aveuglement ! La France révolutionnaire manque de respect
à la France historique, c’est-à-dire à sa mère, c’est-à-dire
à elle-même. Après le 5 septembre, on traite
la noblesse de la monarchie comme après le 8 juillet
on traitait la noblesse de l’empire. Ils ont été injustes pour
l’aigle, nous sommes injustes pour la fleur de lys. On
veut donc toujours avoir quelque chose à proscrire ! Dédorer
la couronne de Louis XIV, gratter l’écusson d’Henri IV,
cela est-il bien utile ? Nous raillons M. de Vaublanc qui
effaçait les N du pont d’Iéna ! Que faisait-il donc ? Ce que
nous faisons. Bouvines nous appartient comme Marengo.
Les fleurs de lys sont à nous comme les N. C’est notre
patrimoine. À quoi bon l’amoindrir ? Il ne faut pas plus
renier la patrie dans le passé que dans le présent. Pourquoi
ne pas vouloir toute l’histoire ? Pourquoi ne pas
aimer toute la France ? »
C’est ainsi que les doctrinaires critiquaient et protégeaient le royalisme, mécontent d’être critiqué et furieux d’être protégé.
Les ultras marquèrent la première époque du royalisme ; la congrégation caractérisa la seconde. À la fougue succéda l’habileté. Bornons ici cette esquisse.
Dans le cours de ce récit, l’auteur de ce livre a trouvé sur son chemin ce moment curieux de l’histoire contempo-